Pour favoriser le développement de cette micro-algue alimentaire, je ne veux compter que sur les rayons du soleil pour chauffer les bassins.
Il est nécessaire de bâcher pour éviter que la spiruline ne brûle sous les rayons quand le soleil est haut et chaud durant l'été. Pour son bon développement, des roues à aubes sont introduites dans chaque bassin de manière à avoir un mouvement assez régulier, dépendant encore de l'hygrométrie et du temps.
J'ai bricolé toute mon installation avec de l'existant et fait au mieux pour respecter l'environnement.
La spiruline a besoin de photosynthèse et il est donc indispensable de faire un brassage constant du milieu de culture afin d'homogénéiser, favoriser l'élimination de l'oxygène et assurer une bonne répartition des algues.
Au départ, je crée un milieu d’eau de mer ; je pars d’une petite quantité, et j’y introduis la souche de spiruline (avec une densité relativement faible), qui a été soigneusement mis en hibernation de novembre à mars dans de petits aquariums avec pompe à oxygène, à l’abri des intempéries. Pour réussir le démarrage d’une culture, on a toujours intérêt à démarrer aussi concentré que possible. C’est pourquoi on démarre avec un niveau minimum de liquide et une petite surface.
Le milieu de culture se prépare avec de l’eau douce que l’on transforme en eau salée avec tout les oligo-éléments dont aura besoin la spiruline pour se développer.
L’algue, qui ne mesure que quelques dizaines de microns, évolue en suspension dans les bassins qui sont en permanence brassés par des roues à aube.
Elle a une forme de spirale bien visible au microscope, outil indispensable dans la production de la spiruline.
Cette souche va se retrouver dans un milieu complètement neuf avec un stock énorme de nourriture.
Elle ne va avoir qu’une seule chose à faire : se nourrir et se développer.
Une fois développée (la durée varie en fonction de la météo) on refait du milieu dans un autre bassin et on double la capacité, ainsi de suite jusqu’à obtenir l’équivalence de 3000 à 4000 L de milieu de culture ;
Ce travail est très long, il faut constamment contrôler le PH de l’eau, la température et le brassage, ainsi que le bon déroulement du développement de la spiruline grâce au microscope.
La densité se mesure avec un « disque de Secchi » – petit outil qui permet d’évaluer par transparence en le plongeant dans le milieu de culture, la concentration de matière en suspension. La profondeur de disparition du visuel donne une échelle de mesure. Lorsque la concentration de spiruline est suffisante, on peut commencer le prélèvement.
Pour effectuer le prélèvement, on envoie le milieu sur une grille habillée d’un tamis de toile blanche très fine (les mailles sont invisibles à l’œil nu).
La spiruline va ainsi se retrouver piégée et laissera passer l’eau qui retombera dans son milieu de production.
À l’aide d’une raclette, on brasse pour accélérer l’écoulement de l’eau, ce qui permet de conserver uniquement une pâte verte que l’on appelle la « biomasse ».
L’essorage est une étape très importante dans la production de la spiruline ; mal essorée, la biomasse peut entrainer un mauvais séchage et par conséquent une spiruline de moins bonne qualité.
La pâte verte est laissée dans le même tissu dont les côtés sont repliés sur eux-mêmes, puis aplanie en forme de rectangle.
Ensuite, elle est placée dans un bac à douche, où elle va subir une pression de plusieurs centaines de kg afin d’en extraire toute l’eau. Le pressage doit se faire dès le prélèvement, car la biomasse souffre de la chaleur.
Une fois bien essorée, elle va être introduite dans un poussoir à saucisse en inox adapté.
Il est actionné par un poussoir, pour une extrusion en forme de long fils.
À la fin, elle ressemble à des spaghettis verts.
Ces spaghettis sont disposés sur des clayettes (cadre en bois garni d’une moustiquaire en nylon à maille verte), superposées sur un chariot, lequel sera placé dans une chambre noire munie de déshumidificateur et d’un ventilateur où la température va atteindre environ 45 °C.
Le temps de séchage va varier selon l’épaisseur des spaghettis. Le nombre de clayettes superposées et surtout de l’hygrométrie. La spiruline doit, au final, devenir craquante, ne plus coller à son support et se détacher toute seule. Elle est broyée manuellement jusqu’à obtenir des paillettes.
Ces paillettes seront laissées telles quelles ou transformées en gélule ou en comprimé suivant la demande.
Le conditionnement est fait sous-vide, préparé dans une pièce stérile.
Une fois emballée, à l’abri de la lumière et de l’humidité, elle peut être conservée 4 ans en respectant ces conditions.
Pas de pesticide, c’est un produit 100% naturel.